Calculer une empreinte carbone, ça n’a rien d’évident. De nombreuses suppositions sont nécessaires : usage, provenance, mode de construction, type d’énergie, transport pour la livraison, matériaux, entretien… les variables sont multiples. Et quand on s’attaque à un objet et un usage à la fois très répandu, très hétéroclite, et à l’empreinte élevée, les choix techniques que l’on fait ont une importance considérable sur le résultat final.

Sur l’empreinte de la voiture individuelle, nous avons beaucoup itéré, depuis la première mise en ligne de Nos Gestes Climat. Plusieurs versions du calcul ont été publiées. Pourquoi ? Comment ? Quels sont les choix qui ont été faits dans la version actuelle du calcul ? Vous saurez tout cela ci-dessous.

La somme de deux empreintes

Comme pour la plupart des empreintes calculées dans le simulateur, l’empreinte de la voiture individuelle est la somme de deux empreintes :

L’empreinte de construction

Encore une fois, deux éléments sont à l’œuvre dans le calcul final de l’empreinte de construction qui vous est allouée chaque année : la méthode de calcul de l’empreinte elle-même, et la façon dont nous choisissons d’amortir cette empreinte.

Le calcul de l’empreinte de la voiture

L’empreinte de la voiture varie selon s’il s’agit d’une voiture électrique, ou thermique. Les voitures électriques ont une empreinte de construction très importante, du fait de leur équipement en batteries. En moyenne, l’empreinte d’une voiture électrique est à peu près le double d’une voiture thermique, au vu des batteries embarquées.

Pour calculer l’empreinte de construction d’une voiture électrique, nous considérons qu’il s’agit de la somme de l’empreinte d’une voiture thermique, et de l’empreinte des batteries. Pour être tout à fait juste, il faudrait estimer l’empreinte d’un moteur thermique, et d’un moteur électrique, et opérer cette soustraction puis addition à notre opération. Mais ces données manquent et nous supposons que les empreintes sont équivalentes : ce n’est pas là que se joue la différence.

Le facteur d’émission pour le calcul de l’empreinte de la voiture thermique nous est fourni par la base Empreinte de l’ADEME : 4,5 kg CO2e / kg. Ainsi, une voiture d’une tonne a une empreinte de 4,5 tonnes CO2e.

Pour l’empreinte des batteries des véhicules électriques, en l’absence de facteur d’émission dans la base Empreinte, nous avons cherché d’autres sources de données. Les études montrent qu’une batterie a une empreinte qui varie entre 60 et 150 kg CO2e / kWh. Une méta-étude de l’IFPEN calcule une médiane à 83 kg CO2e / kWh. Par prudence, nous choisissons de partir sur 100 kg CO2e / kWh.

Nous aurions pu approximer le calcul en estimant simplement que l’empreinte d’une voiture électrique est le double de celle d’une voiture thermique, mais préciser le calcul en fonction de la capacité de batterie embarquée nous permet de mettre l’accent sur l’importance du poids de cette dernière dans l’empreinte, et donc du choix de sa capacité au moment de l’achat, ou du renouvellement.

L’empreinte liée à l’entretien du véhicule

Entre le premier achat et la mise à la casse, il s’en passe des choses ! Un véhicule aura sûrement connu plusieurs passages chez le garagiste, et aura vu pas mal de ses pièces changées. Nous ajoutons donc à l’empreinte de construction une empreinte d’entretien du véhicule, que nous calculons de manière descendante, à savoir :

L’un dans l’autre, cela ajoute

L’amortissement de l’empreinte